Jacques Brel
leketje
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sábado, 27 de noviembre de 2010
Le Diable (Ça Va) / El Diablo (Todo Va Bien)
{Prologue:}
Un jour le Diable vint sur terre, un jour le Diable vint sur terre
pour surveiller ses intérêts, il a tout vu le Diable, il a tout entendu
et après avoir tout vu, après avoir tout entendu, il est retourné chez
lui, là-bas.
Et là-bas on avait fait un grand banquet, à la fin du banquet, il s'est
levé le Diable, il a prononcé un discours et en substance il a dit ceci,
il a dit:
(Prólogo:)
Un día el diablo vino a la tierra, un día el diablo vino a la tierra
para vigilar sus intereses, lo vio todo el diablo, lo escuchó todo
y después de verlo todo, después de escucharlo todo, ha vuelto
allí, a su casa.
Y allí se hizo un gran banquete, al final del banquete, se levantó
El diablo, pronunció un discurso y en substancia dijo esto
Dijo:
Il y a toujours un peu partout / Sigue habiendo por todos lados
Des feux illuminant la terre ça va / Fuegos iluminando la tierra todo va bien
Les hommes s'amusent comme des fous / Los hombres se divierten como locos
Aux dangereux jeux de la guerre ça va / A los peligrosos juegos de la guerra todo va bien
Les trains déraillent avec fracas / Los trenes descarrilan con estrépito
Parce que des gars pleins d'idéal / Porque los tíos con muchos ideales
Mettent des bombes sur les voies / Ponen bombas sobre las vías
Ça fait des morts originales / Eso causa muertes originales
Ça fait des morts sans confesión / Eso causa muertes sin confesión
Des confessions sans rémission ça va / Confesiones sin remisión todo va bien
Rien ne se vend mais tout s'achète / Nada se vende pero todo se compra
L'honneur et même la sainteté ça va / El honor y hasta la santidad todo va bien
Les États se muent en cachette / Los estados se mudan a escondidas
En anonymes sociétés ça va / En anónimas sociedades todo va bien
Les grands s'arrachent les dollars / Los grandes se arrancan los dólares
Venus du pays des enfants / Procedentes del país de los niños
L'Europe répète l'Avare / Europa repite el Avaro
Dans un décor de mil neuf cent / En un decorado de mil novecientos
Ça fait des morts d'inanition / Eso causa muertes por inanición
Et l'inanition des nations ça va / Y la inanición de las naciones todo va bien
Les hommes ils en ont tant vu / Los hombres han visto tanto
Que leurs yeux sont devenus gris ça va / Que sus ojos se han vuelto grises todo va bien
Et l'on ne chante même plus / Y ya ni cantamos
Dans toutes les rues de Paris ça va / En todas las calles de Paris todo va bien
On traite les braves de fous / Se trata a los valientes de locos
Et les poètes de nigauds / Y los poetas de abobados
Mais dans les journaux de partout / Pero en los periódicos de todas partes
Tous les salauds ont leur photo / Todos los cabrones tienen su foto
Ça fait mal aux honnêtes gens / Eso le duele a los honestos
Et rire les malhonnêtes gens. / Y reír a los deshonestos.
Ça va ça va ça va ça va / Todo va bien todo va bien todo va bien todo va bien
Jacques Brel / leketje
http://www.youtube.com/watch?v=oI0Q3dFnJ5o
L'âge Idiot / La Edad Idiota
L'âge idiot, c'est à vingt fleurs / La edad idiota, es a las veinte primaveras
Quand le ventre brûle de faim / Cuando el vientre arde de hambre
Qu'on croit se laver le cœur / Que creemos lavarnos el corazón
Rien qu'en se lavant les Mains / Sólo lavándonos las manos
Qu'on a les yeux plus grands que le ventre / Que tenemos los ojos más grandes que el vientre
Qu'on a les yeux plus grands que le cœur / Que tenemos los ojos más grandes que el corazón
Qu'on a le cœur encore trop tendre / Que aún tenemos demasiado tierno el corazón
Qu'on a les yeux encore pleins de fleurs / Que aún tenemos los ojos llenos de flores
Mais qu'on sent bon les champs de luzerne / Aunque olamos bien a alfalfa
L'odeur des tambours mal battus / El olor de los tambores mal tocados
Qu'on sent les clairons refroidis / Que percibimos los clarines enfriados
Et les lits de petite vertu / Y las camas de pequeña virtud
Et qu'on s'endort toutes les nuits / Y que nos dormimos cada noche
Dans les casernes / En los cuarteles
L'âge idiot, c'est à trente fleurs / La edad idiota, es a las treinta primaveras
Quand le ventre prend naissance / Cuando el vientre coge conciencia
Quand le ventre prend puissance / Cuando el vientre coge potencia
Qu'il vous grignote le cœur / Que os carcome el corazón
Quand les yeux se font plus lourds / Cuando los ojos se hacen más pesados
Quand les yeux marquent les heures / Cuando los ojos marcan las horas
Eux qui savent qu'à trente fleurs / Ellos que saben que a las treinta primaveras
Commence le compte à rebours / Comienza la cuenta atrás
Qu'on rejette les vieux dans leur caverne / Que abandonamos los viejos en sus cavernas
Qu'on offre à Dieu des bonnets d'âne / Que se ofrece a dios birretes de asno
Mais que le soir on s'allume des feux / Pero que por las tardes encendemos fuegos
En frottant deux cœurs de femmes / Frotando corazones de mujeres
Et qu'on regrette déjà un peu / Y que ya añoramos un poco
Le temps des casernes / El tiempo de los cuarteles
L'âge idiot c'est soixante fleurs / La edad idiota, es a las sesenta primaveras
Quand le ventre se bayote / Cuando el vientre abulta
Quand le ventre ventripote / Cuando el vientre enferma
Qu'il vous a bouffé le cœur / Que os a devorado el corazón
Quand les yeux n'ont plus de larmes / Cuando a los ojos no le quedan lagrimas
Quand les yeux tombent en neige / Cuando los ojos caen en nevadas
Quand les yeux perdent leurs pièges / Cuando los ojos pierden sus trampas
Quand les yeux rendent les armes / Cuando los ojos rinden las armas
Qu'on se ressent de ses amours / Que nos resentimos de sus amores
Mais qu'on se sent des patiences / Pero que nos sentimos paciencias
Pour de vieilles sur le retour / Para viejas de vuelta
Ou des trop jeunes en partance / O de jovencillos con destino
Et qu'on se croit protege / Y que nos creemos protegidos
Par les casernes / Por los cuarteles
L'âge d'or c'est quand on meurt / La edad de oro es cuando morimos
Qu'on se couche sous son ventre / Que nos acostamos bajo nuestro vientre
Qu'on se cache sous son ventre / Que nos escondemos bajo nuestro vientre
Les mains protégeant le cœur / Las manos protegiendo el corazón
Qu'on a les yeux enfin ouverts / Que por fin tenemos los ojos abiertos
Mais qu'on ne se regarde plus / Pero que ya no nos miramos
Qu'on regarde la lumière / Que miramos la luz
Et ses nuages pendus / Y sus nubes colgadas
L'âge d'or c'est après l'enfer / La edad de oro es después del infierno
C'est après l'âge d'argent / Es después de la edad de plata
On redevient petit enfant / Que volvemos a ser niños
Dedans le ventre de la terre / Dentro del vientre de la tierra
L'âge d'or c'est quand on dort / La edad de oro es cuando dormimos
Dans sa dernière caserne / En nuestro último cuartel.
Jacques Brel / leketje
lunes, 22 de noviembre de 2010
Rosa / Rosa
C'est le plus vieux tango du monde / Es el tango más viejo del mundo
Celui que les têtes blondes / El que las cabezas rubias
Ânonnent comme une ronde / Balbucean en corro
En apprenant leur latin / Aprendiendo latín
C'est le tango du collège / Es el tango del colegio
Qui prend les rêves au piège / Que atrapa los sueños
Et dont il est sacrilège / Y del que es sacrilegio
De ne pas sortir malin / No salir inteligente
C'est le tango des bons pères / Es el tango de los buenos padres
Qui surveillent l'œil sévère / Que vigilan el ojo severo
Les Jules et les Prosper / Los Julios y los Prósperos
Qui seront la France de demain / Que serán la Francia de mañana
Rosa rosa rosam / Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa / Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas / Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis / Rosarum rosis rosis
C'est le tango des forts en teme / Es el tango de los dotados en temas
Boutonneux jusqu'à l'extrême / Aquejados de granos
Et qui recouvrent de laine / Y que recubren de lana
Leur cœur qui est déjà froid / Su corazón que ya está frío
C'est le tango des forts en rien / Es el tango de los dotados en nada
Qui déclinent de chagrin / Que declinan de pena
Et qui seront pharmaciens / Y que serán farmacéuticos
Parce que papa ne l'était pas / Porque papá no lo era
C'est le temps où j'étais dernier / Es el tiempo en que yo era el último
Car ce tango rosa rosae / Ya que ese tango rosa rosae
J'inclinais à lui préférer / Yo ya prefería quedarme
Déjà ma cousine Rosa / Con mi prima Rosa
Rosa rosa rosam / Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa / Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas / Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis / Rosarum rosis rosis
C'est le tango des promenades / Es el tango de los paseos
Deux par seul sous les arcades / Los dos solos bajo las arcadas
Cernés de corbeaux et d'alcades / Rodeados de cuervos y de moralistas
Qui nous protégeaient des pourquoi / Que nos protegían de los por qué
C'est le tango de la pluie sur la cour / Es el tango de la lluvia sobre el patio
Le miroir d'une flaque sans amour / El espejo de un charco sin amor
Qui m'a fait comprendre un beau jour / Que un buen día me hizo comprender
Que je ne serais pas Vasco de Gama / Que yo no sería Vasco de Gama
Mais c'est le tango du temps béni / Pero es el tango del tiempo bendito
Où pour un baiser trop petit / En que por un beso demasiado pequeño
Dans la clairière d'un jeudi / En el calvero de un jueves
A rosi cousine Rosa / Sonrojo mi prima Rosa
Rosa rosa rosam / Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa / Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas / Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis / Rosarum rosis rosis
C'est le tango du temps des zéros / Es el tango del tiempo de los ceros
J'en avais tant des minces des gros / Tenía tantos insuficientes y gordos
Que j'en faisais des tunnels pour Charlot / Que con ellos hacía túneles para Charlot
Des auréoles pour saint François / Aureolas para san Francisco
C'est le tango des recompenses / Es el tango de las recompensas
Qui vont à ceux qui ont la chance / Que van a los que tienen la suerte
D'apprendre dès leur enfance / De aprender desde su infancia
Tout ce qui ne leur servira pas / Todo lo que no le favorecerá
Mais c'est le tango que l'on regrette / Pero es el tango que añoramos
Une fois que le temps s'achète / Una vez que el tiempo se compra
Et que l'on s'aperçoit tout bête / Y que nos damos cuenta alelados
Qu'il y a des épines aux Rosa / Que las Rosas tienen espinas
Rosa rosa rosam / Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa / Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas / Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis / Rosarum rosis rosis
http://www.youtube.com/watch?v=v6rLLE48RL0
Jacques Brel / leketje
domingo, 21 de noviembre de 2010
Le Dernier Repas / La Última Cena
A mon dernier repas / En mi última cena
Je veux voir mes frères / Quiero ver mis hermanos
Et mes chiens et mes chats / Y mis perros y mis gatos
Et le bord de la mer / Y el borde del mar
A mon dernier repas / En mi ultima cena
Je veux voir mes voisins / Quiero ver mis vecinos
Et puis quelques Chinois / Y además algunos chinos
En guise de cousins / A modo de primos
Et je veux qu'on y boive / Y quiero que bebamos
En plus du vin de messe / Además del vino de misa
De ce vin si joli / De ese vino tan bonito
Qu'on buvait en Arbois / Que bebíamos en Arbois
Je veux qu'on y dévore / Quiero que allí devoremos
Après quelques soutanes / Después de algunas sotanas
Une poule faisane / Una gallina faisana
Venue du Périgord / Venida del Perigord
Puis je veux qu'on m'emmène / Además quiero que me lleven
En haut de ma colline / A lo alto de mi colina
Voir les arbres dormir / Ver los árboles dormir
En refermant leurs bras / Cuando cierran sus brazos
Et puis je veux encore / Además aún quiero
Lancer des pierres au ciel / Lanzar piedras al cielo
En criant Dieu est mort / Gritando dios ha muerto
Une dernière fois / Una última vez
A mon dernier repas / En mi última cena
Je veux voir mon âne / Quiero ver mi asno
Mes poules et mes oies / Mis gallinas y mis ocas
Mes vaches et mes femmes / Mis vacas y mis mujeres
A mon dernier repas / En mi última cena
Je veux voir ces drôlesses / Quiero ver esas divertidas
Dont je fus maître et roi / De las que fui maestro y rey
Ou qui furent mes maîtresses / O que fueron mis amantes
Quand j'aurai dans la panse / Cuando tenga en mi panza
De quoi noyer la terre / Con que ahogar la tierra
Je briserai mon verre / Yo romperé mi vaso
Pour faire le silence / Para hacer el silencio
Et chanterai à tue-tête / Y cantaré de viva voz
A la mort qui s'avance / A la muerte que se adelanta
Les paillardes romances / Los romances obscenos
Qui font peur aux nonnettes / Que asustan a las chavalas
Puis je veux qu'on m'emmène / Además quiero que me lleven
En haut de ma colline / A lo alto de mi colina
Voir le soir qui chemine / Ver la tarde que camina
Lentement vers la plaine / Lentamente hacia la llanura
Et là debout encore / Y ahí aún de pie
J'insulterai les bourgeois / Insultaré los burgueses
Sans crainte et sans remords / Sin temor ni remordimientos
Une dernière fois / Una última vez
Après mon dernier repas / Después de mi última cena
Je veux que l'on s'en aille / Quiero que nos vayamos
Qu'on finisse ripaille / Que terminemos el festín
Ailleurs que sous mon toit / En cualquier lugar menos bajo mi techo
Après mon dernier repas / Tras mi última cena
Je veux que l'on m'installe / Quiero que me instalen
Assis seul comme un roi / Asentado solo como un rey
Accueillant ses vestales / Acogiendo sus vasallos
Dans ma pipe je brûlerai / En mi pipa quemaré
Mes souvenirs d'enfance / Mis recuerdos de infancia
Mes rêves inachevés / Mis sueños inacabados
Mes restes d'espérance / Mis rescoldos de esperanzas
Et je ne garderai / Y guardaré nada más
Pour habiller mon âme / Para vestir mi alma
Que l'idée d'un rosier / Que la idea de un rosal
Et qu'un prénom de femme / Y un nombre de mujer
Puis je regarderai / Después miraré
Le haut de ma colline / A lo alto de mi colina
Qui danse qui se devine / Que baila que se imagina
Qui finit par sombrer / Que termina por zozobrar
Et dans l'odeur des fleurs / Y en el olor de las flores
Qui bientôt s'éteindra / Que pronto se apagará
Je sais que j'aurai peur / Yo sé que tendré miedo
Une dernière fois. / Una última vez.
http://www.youtube.com/watch?v=ip7L051YzAY
Jacques Brel / leketje
miércoles, 17 de noviembre de 2010
Tango Funèbre / Tango Fúnebre
Ah je les vois dejà / Ah ya los veo
Me couvrant de baisers / Cubriéndome de besos
Et s'arrachant mes Mains / Y arrancándose mis manos
Et demandant tout bas / Y preguntando bajito
Est-ce que la mort s'en vient / Es que la muerte se viene
Est-ce que la mort s'en va / Es que la muerte se va
Est-ce qu'il est encore chaud / Es que aún está caliente
Est-ce qu'il est déjà froid / Es que ya está frío
Ils ouvrent mes armoires / Abren mis armarios
Ils tâtent mes faïences / Tantean mis porcelanas
Ils fouillent mes tiroirs / Registran mis cajones
Se régalant d'avance / Disfrutando de antemano
De mes lettres d'amour / De mis cartas de amor
Enrubannées par deux / Enlazadas de dos en dos
Qu'ils liront près du feu / Que leerán cerca del fuego
En riant aux éclats / Riéndose a carcajadas
Ah Ah Ah Ah Ah Ah / Ah Ah Ah Ah Ah Ah
Ah je les vois deja / Ah ya los veo
Compassés et frileux / Compasados y medrosos
Suivant comme des artistes / Siguiendo como artistas
Mon costume de bois / Mi traje de madera
Ils se poussent du cœur / Se empujan del corazón
Pour être le plus triste / Para ser el más triste
Ils se poussent du bras / Se empujan del brazo
Pour être le premier / Para ser el primero
Z'ont amené des vieilles / Han traído unas viejas
Qui ne me connaissaient plus / Que ya no me conocían
Z'ont amené des enfants / Han traído unos niños
Qui ne me connaissaient pas / Que no me conocían
Pensent aux prix des fleurs / Piensan en el precio de las flores
Et trouvent indécent / Y encuentran indecente
De ne pas mourir au printemps / De no morirse en primavera
Quand on aime le lilas / Cuando gustan los lilas
Ah Ah Ah Ah Ah Ah / Ah Ah Ah Ah Ah Ah
Ah je les vois deja / Ah ya los veo
Tous mes chers faux amis / Todos mis queridos falsos amigos
Souriant sous le poids / Sonriendo bajo el peso
Du devoir accompli / Del deber cumplido
Ah je te vois deja / Ah ya te veo
Trop triste trop à l'aise / Demasiado triste demasiado cómoda
Protégeant sous le drap / Protegiendo bajo el paño
Tes larmes lyonnaises / Tus lagrimas leonesas
Tu ne sais même pas / No te imaginas siquiera
Sortant de mon cimetière / Saliendo de mi cementerio
Que tu entres en ton enfer / Que entras en tu infierno
Quand s'accroche à ton bras / Cuando se cuelga de tu brazo
Le bras de ton quelconque / El brazo de tu cualquiera
Le bras de ton dernier / El brazo de tu último
Qui te fera pleurer / Que te hará llorar
Bien autrement que moi / De otro modo que yo
Ah Ah Ah Ah Ah Ah / Ah Ah Ah Ah Ah Ah
Ah je me vois deja / Ah ya me veo
M'installant à jamais / Instalándome para siempre
Bien triste bien au froid / bastante triste bastante aterido
Dans mon champ d'osselets / En mi campo de huesos
Ah je me vois deja / Ha ya me veo
Je me vois tout au bout / Me veo al final
De ce voyage-là / De ese viaje
D'où l'on revient de tout / De vuelta de todo
Je vois déjà tout ça / Ya veo todo eso
Et on a le brave culot / Y tienen todo el morro
D'oser me demander / De atreverse a pedirme
De ne plus boire que de l'eau / De no beber más que agua
De ne plus trousser les filles / De no pellizcar a las chicas
De mettre de l'argent de côté / De guardar el dinero
D'aimer le filet de maquereau / De gustarme el filete de caballa
Et de crier vive le roi / Y gritar viva el rey
Ah Ah Ah Ah Ah Ah / Ah Ah Ah Ah Ah Ah
http://www.youtube.com/watch?v=o9nnGoLPlag
Jacques Brel / leketje.
martes, 16 de noviembre de 2010
Un enfant / Un niño
Ça vous décroche un rève / Es capaz de descolgar un sueño
Ça le porte à ses lèvres / Se lo lleva a sus labios
Et ça part en chantant / Y se va cantando
Un enfant / Un niño
Avec un peu de chance / Con un poco de suerte
Ça entend le silence / Escucha el silencio
Et ça pleure des diamants / Y llora diamantes
Et ça rit à n'en savoir que faire / Y se ríe hasta atracarse
Et ça pleure en nous voyant pleurer / Y llora viéndonos llorar
Ça s'endort de l'or sous les paupières / Se duerme con oro bajo los párpados
Et ça dort pour mieux nous faire rêver / Y duerme para mejor hacernos soñar
Un enfant / Un niño
Ça écoute le merle / Escucha al mirlo
Qui dépose ses perles / Que deposita sus perlas
Sur la portée du vent / Al alcance del viento
Un enfant / Un niño
C'est le dernier poète / Es el último poeta
D'un monde qui s'entête / De un mundo que se empeña
A vouloir devenir grand / En querer volverse adulto
Et ça demande si les nuages ont des ailes / Y preguntan si las nubes tienen alas
Et ça s'inquiète d'une neige tombée / Y se preocupan por una nevada
Et ça croit que nous sommes fidèles / Y creen que somos fieles
Et ça se doute qu'il n'y a plus de fées / Y duda que no queden hadas
Mais un enfant / Aunque un niño
Et nous fuyons l'enfance / Y huimos de la infancia
Un enfant / Un niño
Et nous voilà passants / Y ya estamos de paso
Un enfant / Un niño
Et nous voilà patience / Y ya somos paciencia
Un enfant / Un niño
Et nous voilà passés / Y ya somos pasado
Jacques Brel / leketje
viernes, 12 de noviembre de 2010
Le Vent Nous Portera / El Viento Nos Transportará
Je n'ai pas peur de la route / No le temo a la ruta
Faudrait voir, faut qu'on y goûte / Habría que ver, hay que probarla
Des méandres au creux des reins / Meandros en los riñones
Et tout ira bien là / Y todo marchará
Le vent nous portera / El viento nos transportará
Ton message à la Grande Ourse / Tu mensaje a la Gran Osa
Et la trajectoire de la course / Y la trayectoria del recorrido
Un instantané de velours / Una instantánea de terciopelo
Même s'il ne sert à rien va / Aunque no sirva para nada va
Le vent l'emportera / El viento la transportará
Tout disparaîtra mais / Aunque todo desaparezca
Le vent nous portera / El viento nos transportará
La caresse et la mitraille / La caricia y la metralla
Et cette plaie qui nous tiraille / Y esta llaga que nos recuerda
Le palais des autres jours / El palacio de antiguos días
D'hier et demain / De ayer y de mañana
Le vent les portera / El viento nos transportará
Génetique en bandouillère / Genética en bandolera
Des chromosomes dans l'atmosphère / Cromosomas en la atmósfera
Des taxis pour les galaxies / Taxis para la galaxia
Et mon tapis volant dis ? / ¿Y mi alfombra voladora ?
Le vent l'emportera / El viento la transportará
Tout disparaîtra mais / Aunque todo desaparezca
Le vent nous portera / El viento nos transportará
Ce parfum de nos années mortes / Ese perfume de nuestros años muertos
Ce qui peut frapper à ta porte / Lo que puede golpear a tu puerta
Infinité de destins / Infinidad de destinos
On en pose un et qu'est-ce qu'on en retient? / ¿ Planteamos uno y qué recordamos ?
Le vent l'emportera / El viento lo transportará
Pendant que la marée monte / mientras sube la marea
Et que chacun refait ses comptes / Y que cada uno hace sus cuentas
J'emmène au creux de mon ombre / Traigo al hueco de mi sombra
Des poussières de toi / polvo de tu presencia
Le vent les portera / El viento los transportará
Tout disparaîtra mais / Aunque todo desaparezca
Le vent nous portera / El viento nos transportará
Noir Désir / leketje http://www.youtube.com/watch?v=9ol6VkMoFvY
domingo, 7 de noviembre de 2010
Orly / Orly
Ils sont plus de deux mille / Son mas de dos mil
Et je ne vois qu'eux deux / Y no veo más que ellos dos
La pluie les a soudés / La lluvia los ha soldado
Semble-t-il l'un à l'autre / Parece ser el uno al otro
Ils sont plus de deux mille / Son más de dos mil
Et je ne vois qu'eux deux / Y no veo más que ellos dos
Et je les sais qui parlent / Y los sé que hablan
Il doit lui dire: je t'aime / El debe decirle : te quiero
Elle doit lui dire: je t'aime / Ella debe decirle : te quiero
Je crois qu'ils sont en train / Creo que están ocupados
De ne rien se prometer / En no prometerse nada
C'est deux-là sont trop maigres / Esos dos están demasiado flacos
Pour être malhonnêtes / Para ser deshonestos
Ils sont plus de deux mille / Son mas de dos mil
Et je ne vois qu'eux deux / Y no veo más que ellos dos
Et brusquement ils pleurent / Y bruscamente lloran
Ils pleurent à gros bouillons / Lloran a borbotones
Tout entourés qu'ils sont / Rodeados que están
D'adipeux en sueur / De sudorosos adiposos
Et de bouffeurs d'espoir / Y papeadores de esperanza
Qui les montrent du nez / Que señalan con el dedo
Mais ces deux déchirés / Pues esos dos desgarrados
Superbes de chagrin / Soberbios de tristeza
Abandonnent aux chiens / Abandonan a lo perros
L'exploit de les juger / La proeza de juzgarles
Mais la vie ne fait pas de cadeau! / ¡ Pues la vida no regala nada !
Et nom de dieu! / ¡ Y maldita sea !
C'est triste Orly le dimanche / Es triste Orly en domingo
Avec ou sans Bécaud / Con o sin Becaud
Et maintenant ils pleurent / Y ahora lloran
Je veux dire tous les deux / Quiero decir los dos
Tout à l'heure c'était lui / Luego era él
Lorsque je disais il / Mientras yo decía él
Tout encastrés qu'ils sont / Empotrados como están
Ils n'entendent plus rien / Ya no escuchan nada más
Que les sanglots de l'autre / Que los sollozos del otro
Et puis infiniment / Y después infinitamente
Comme deux corps qui prient / Como dos cuerpos que rezan
Infiniment lentement ces deux corps / Infinitamente lentamente esos dos cuerpos
Se séparent et en se séparant / Se separan y separándose
Ces deux corps se déchirent / Esos dos cuerpos se desgarran
Et je vous jure qu'ils crient / Y os juro que gritan
Et puis ils se reprennent / Y después se recuperan
Redeviennent un seul / Vuelven a ser uno
Redeviennent le feu / Vuelven a ser el fuego
Et puis se redéchirent / Y además vuelven a desgarrarse
Se tiennent par les yeux / Se poseen con los ojos
Et puis en reculant / Y además retrocediendo
Comme la mer se retire / Como el mar se retira
Ils consomment l'adieu / Consumen el adiós
Ils bavent quelques mots / Babean algunas palabras
Agitent une vague main / Agitan una desvaída mano
Et brusquement ils fuient / Y bruscamente huyen
Fuient sans se retourner / Huyen sin volverse
Et puis il disparaît / Y además él desaparece
Bouffé par l'escalier / Engullido por la escalera
La vie ne fait pas de cadeau! / ¡ La vida no regala nada !
Et nom de dieu! / ¡Y maldita sea !
C'est triste Orly le dimanche / Es triste Orly el domingo
Avec ou sans Bécaud / Con o sin Becaud
Et puis il disparaît / Y además el desaparece
Bouffé par l'escalier / Engullido por las escaleras
Et elle elle reste là / Y ella se queda ahí
Cœur en croix bouche ouverte / Corazón en cruz boca abierta
Sans un cri sans un mot / Sin un grito sin una palabra
Elle connaît sa mort / Conoce su muerte
Elle vient de la croiser / Acaba de cruzarla
Voilà qu'elle se retourne / De repente se vuelve
Et se retourne encore / Y se vuelve aun
Ses bras vont jusqu'a terre / Sus brazos van hasta tierra
Ça y est elle a mille ans / Ya está tiene mil años
La porte est refermée / La puerta se ha vuelto a cerrar
La voilà sans lumière / Está ahí sin luz
Elle tourne sur elle-même / Gira sobre si
Et déjà elle sait / Y de repente ya sabe
Qu'elle tournera toujours / Que siempre girará
Elle a perdu des hommes / Ha perdido hombres
Mais là elle perd l'amour / Pero ahí pierde al amor
L'amour le lui a dit / El amor se lo ha dicho
Revoilà l'inutile / Ahí está de nuevo el inútil
Elle vivra ses projets / Vivirá sus proyectos
Qui ne feront qu'attendre / Que no harán más que esperar
La revoilà fragile / Vuelve a ser frágil
Avant que d'être à vendre / En vez de estar a la venta
Je suis là je le suis / Estoy ahí yo le sigo
Je n'ose rien pour elle / No arriesgo nada por ella
Que la foule grignote / Que la multitud picotea
Comme un quelconque fruit / Como una fruta del monton
Jacques Brel / leketje
miércoles, 3 de noviembre de 2010
Mon Enfance / Mi infancia
Mon enfance passa / Mi infancia pasó
De grisailles en silences / De monotonías en silencios
De fausses révérences / De falsas reverencias
En manque de batailles / En carencia de batallas
L'hiver j'étais au ventre / El invierno lo pasaba en el vientre
De la grande maison / De la gran casa
Qui avait jeté l'ancre / Que estaba anclada
Au nord parmi les joncs / Al norte entre los juncos
L'été à moitié un / El verano medio desnudo
Mais tout à fait modeste / Pero del todo modesto
Je devenais indien / Me volvía indio
Pourtant déjà certain / Sin embargo seguro
Que mes oncles repus / Que mis tíos hartos
M'avaient volé le Far West / Me habían robado el Far West
Mon enfance passa / Mi infancia pasó
Les femmes aux cuisines / Las mujeres en las cocinas
Où je rêvais de Chine / Donde yo soñaba con la China
Vieillissaient en repas / Envejecían en comidas
Les hommes au fromage / Los hombres al queso
S'enveloppaient de tabac / Se envolvían de tabaco
Flamands taiseux et sages / Flamencos callados y sabios
Et ne me savaient pas / Me ignoraban
Moi qui toutes les nuits / Yo que todas las noches
Agenouillé pour rien / Arrodillado para nada
Arpégeais mon chagrin / Arpegiaba mi pena
Au pied du trop grand lit / Al pie de tan gran cama
Je voulais prendre un train / Yo quería coger un tren
Que je n'ai jamais pris / Que nunca cogí
Mon enfance passa / Mi infancia pasó
De servante en servante / De sirvienta en sirvienta
Je m'étonnais deja / Yo ya me asombraba
Qu'elles ne fussent point plantes / Que no fueran plantas
Je m'étonnais encore / Yo me asombraba aún
De ces ronds de famille / De esos círculos de familia
Flânant de mort en mort / Vagando de muerte en muerte
Et que le deuil habille / Y que el duelo viste
Je m'étonnais surtout / Yo me asombraba sobre todo
D'être de ce troupeau / De pertenecer a ese rebaño
Qui m'apprenait à pleurer / Que me enseñaba a llorar
Que je connaissais trop / Que yo conocía demasiado
J'avais L'œil du berger / Yo tenía el ojo del pastor
Mais le cœur de l'agneau / Pero el corazón del cordero
Mon enfance éclata / Mi infancia explotó
Ce fut l'adolescence / Fue la adolescencia
Et le mur du silence / Y el muro del silencio
Un matin se brisa / Una mañana se rompió
Ce fut la première fleur / Fue la primera flor
Et la première fille / Y la primera chica
La première gentille / La primera encantada
Et la première peur / Y el primer miedo
Je volais je le jure / Yo volaba lo juro
Je jure que je volais / Yo juro que volaba
Mon cœur ouvrait les bras / Mi corazón abría los brazos
Je n'étais plus barbare / Yo ya no era bárbaro
Et la guerre arriva / Y la guerra llegó
Et nous voilà ce soir / Y aquí estamos esta noche
Jacques Brel / leketje
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